L’éblouissante légende de Baccarat


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La légende Baccarat est fondée sur la maîtrise des arts du feu. Elle a grandi lorsque la Manufacture s’est placée sous les feux de la rampe, lors des grandes expositions parisiennes de 1823 à 1937. Ses créations ont alors suscité l’admiration des Grands de ce monde, qui ont passé des commandes extraordinaires, et même excentriques… Édifié pour l’Exposition Universelle de 1900, le Petit Palais accueille aujourd’hui dans cette continuité une présentation de 500 éléments historiques brillant de mille feux !

Les pièces emblématiques se succèdent, dévoilant les avancées du savoir-faire : la peinture à l’acide, qui joue sur la transparence et l’opalescence, la taille du cristal en pointe diamant ou le verre dichroïque, la dentelle de cristal rapportée à chaud puis crénelée à la pince… Une vitrine est consacrée à l’icône Harcourt. Ce verre au pied hexagonal, à la jambe à triple bouton et taillé à larges côtes plates s’est imposé dans de multiples variations (dont le rouge Baccarat) sur les tables royales ou pontificales. Napoléon III en précurseur.

La Manufacture a su traiter le cristal de façon monumentale. Vers 1818, la Duchesse de Barry est la première à commanditer un spectaculaire mobilier de cristal : coiffeuse et fauteuil (presque un trône) composent la Toilette de Barry. La légende dit que le lustre de 157 lumières livré au Maharadja de Gwalior aurait fait écrouler le plafond du palais qui le supportait, par son poids exceptionnel. Il fut rebâti et la solidité fût éprouvée par les pas d’un éléphant. À l’aube du XXème siècle, les Candélabres dits « du Tsar » et « de la Tsarine », de taille hors-norme, furent munis de branches creuses afin d’électrifier les palais de Saint-Pétersbourg… Les commandes personnalisées affluent depuis les cours d’Europe, de Russie, d’Orient et d’Asie. Témoin cette table d’apparat, où le couvert est dressé avec les services de la Reine de Siam, de l’Empereur du Japon, du tsar Nicolas II…

 

 

La touche Baccarat dans la parfumerie de luxe. En 1925, Baccarat expose un florilège de flacons de parfums, à l’occasion de l’Exposition des Arts Décoratifs et Industriels. Shalimar, dans sa forme originelle, L’Océan Bleu de Lubin, aux 2 dauphins, imaginés par Georges Chevalier, La Nuit de Noël de Caron en cristal noir soufflé-moulé et taillé, accompagné de son écrin raffiné en imitation galuchat, le volumineux Amour Amour pour Jean Patou… Baccarat met toute sa créativité au service de la marque Piver et conçoit 3 flacons carrés en cristal opale blanc doublé de cristal olivine, rouge ou améthyste pour Femme de Paris, Désir du Cœur et Mon âme. Et aussi l’étonnant Xantho de Gabilla, au bouchon rouge démesuré à multiples facettes, ainsi que Mon talisman en cristal opale blanc parsemé de fleurs stylisées en relief…

L’exposition présente différentes facettes de la collaboration de Baccarat / Dior vues sous le prisme de la forme classique de l’amphore, retenue par Christian Dior lui-même dès 1909. Les versions de Miss Dior de 1947, 1948, 1950 et 1951, en cristal clair puis doublé de cristal bleu, rouge ou opale blanc s’en sont inspirées. De même, le flacon Diorissimo exceptionnel de 1956, doté d’un bouchon en bronze s’épanouissant en un bouquet de rose, oeillet et lys. Puis le flacon limpide de Diorling de 1963, surmonté d’un bouchon carafe creux, et, en 2011, un exemplaire de la série limitée des 8 flacons du parfum J’adore en cristal clair et or fin.

On quitte l’expo dans la féérie des pampilles de lustres en majesté. Des étoiles plein les yeux.

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