Rencontre avec Alain Thorré, directeur RSE de Verescence

Verre recyclé, modernisation des sites, attente des clients : le directeur exécutif Qualité, RSE & Amélioration Continue du verrier Verescence nous explique comment l’industrie des flacons de parfums se transforme.

Alain Thorré, Directeur de la RSE pour Verescence

Avec quels types de marques travaille Verescence ? 

Verescence est le leader mondial du flaconnage en verre pour les industries de la parfumerie et de la cosmétique avec une capacité de production de 500 millions de flacons par an. Verrier éco-innovant ancré dans la Glass Vallée française, Verescence développe à l’international un savoir-faire centenaire pour satisfaire à la fois les exigences des marques de luxe et celles d’un développement durable et responsable. Grace à son footprint mondial, Verescence travaille avec l’ensemble des plus grands acteurs du secteur de la parfumerie et de la cosmétique, et est capable de livrer dans toutes les régions de présence de ses clients avec le même niveau de qualité et de service. Parmi nos nombreuses créations récentes : Voce Viva de Valentino (prouesse verrière), l’Interdit Eau de Parfum Intense de Givenchy (technologie COLOR’in), le sérum Advanced Night Repair d’Estée Lauder (transfert du plastique au verre)…

Le développement durable apparaît comme une tendance de plus en plus importante pour les marques et les clients. Comment répondez-vous à cette demande ?

Le développement durable est totalement intégré à notre stratégie globale depuis de nombreuses années et Verescence est perçu comme leader sur ce sujet aussi bien par ses clients que par des organismes externes (EcoVadis…). Avec la durabilité au cœur de notre projet d’entreprise « Verescence 2022 – Forming the Future », nous avons pour ambition d’être la référence mondiale sur le marché de la beauté durable, porté par un matériau d’avenir, le verre. Celui-ci inspire nos éco-innovations, avec notamment le lancement du Verre Infini® dès 2008, puis du Verre Infini® NEO en 2014. Nous avons en outre lancé le programme d’allègement du verre permettant de fabriquer des flacons moins lourds, à qualité et solidité égales, et continuons à développer des parachèvements moins impactants pour l’environnement : encres organiques, laques à base d’eau…

L’usage de verre recyclé est-il en augmentation chez les marques de parfums ? Y a-t-il des enjeux et des contraintes ?

Nos clients engagés dans des démarches RSE et d’éco-conception sont très intéressés par l’usage de verre recyclé et plusieurs leaders du marché ont déjà adopté notre Verre Infini® NEO, qui est composé à 25 % de verre post-consommation. En 2019, ce dernier a d’ailleurs enregistré un bond de 130 % dans nos carnets de commande. Verescence cherche à promouvoir l’utilisation de verre recyclé sur tous les segments haut de gamme de la beauté (parfums, cosmétiques, maquillage). En effet, chaque tranche additionnelle de 10 % de verre recyclé dans un four engendre une réduction supplémentaire de 5 % de ses émissions de CO2, et de 3 % de sa consommation d’énergie selon la Fédération Européenne du Verre d’Emballage. Nous allons ainsi élargir notre offre de verre recyclé en 2021, en dédiant intégralement notre four « amiral » de Mers-les-Bains (Hauts-de-France) à la production de verre comportant une part de matière recyclée moindre, 10 %, mais susceptible de séduire un plus grand nombre de clients.

La modernisation des sites, comme vous l’avez fait à Covington aux Etats-Unis, semble un bond important pour atteindre les objectifs de lutte contre le réchauffement climatique. Pouvez-vous nous en parler ?

Verescence a renouvelé massivement ses fours ces dernières années, avec pour objectif de réduire ses consommations d’énergie et ses émissions de CO2. Nous avons inauguré en juin 2019 le nouveau four de l’usine de Covington aux États-Unis, un projet mené dans le cadre de notre projet d’entreprise « Verescence 2022 – Forming the Future ». Cette reconstruction a permis de réduire l’impact environnemental du site et notamment de diminuer la consommation énergétique (baisse de la consommation de gaz de 10 %), ainsi que les émissions de de NOx et de particules fines. 

Où sont situés vos sites de production en France et en Europe ? La crise liée à la pandémie actuelle va-t-elle modifier votre stratégie ?

Nous avons 3 usines verrières (France, Espagne et Etats-Unis) et 4 usines de parachèvement (2 en France, en Espagne et aux États-Unis). Nos sites français sont situés en régions Hauts-de-France et Normandie. Concernant la Covid-19, pour Verescence, un groupe international avec un ancrage local fort, cette crise ne fait que renforcer notre stratégie : la place majeure de l’humain dans nos métiers en accentuant encore plus les préventions des risques, une coopération accrue avec nos territoires, la régionalisation des échanges et donc des supply chains courtes et locales, l’accélération du déploiement de technologies digitales,  et enfin la poursuite de l’amélioration de l’impact environnemental de nos métiers.

Développement durable, personnalisation, nouveaux usages… quelles tendances voyez-vous pour les flacons demain ?

Les tendances pour les flacons de demain seront dans la durabilité : des flacons rechargeables, légers, recyclés et recyclables. Notre programme d’innovation et d’éco-conception, appelé 4R&D (pour Reduce, Reuse, Recycle, Replace et Disrupt) prend en compte l’ensemble de ces tendances, pour offrir à nos clients des offres éco-responsables plurielles et pouvant être combinées.

https://verescence.com/

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