« Brume Orpin est une maison de Haute Parfumerie engagée où créativité et durabilité se rencontrent »

Tiphaine Cogez Cousseau, CEO de la maison Brume Orpin

Passionnée de parfum depuis l’enfance, Tiphaine Cogez Cousseau a imaginé Brume Orpin comme une ode à la simplicité élégante où se mêle l’art de la création et le respect de la nature. Chaque étape de production, de la conception des parfums à leur emballage, a été pensée pour réduire l’empreinte écologique tout en incarnant un luxe moderne.

Par Lionel Paillès

POUVEZ-VOUS NOUS DÉCRIRE VOTRE PARCOURS ?

Après une école de commerce, je suis rentrée à l’âge de 19 ans chez Rochas, dont Olivier Theyskens était à l’époque le directeur artistique, et puis chez Balmain où j’ai participé au lancement du parfum Ambre Gris. En 2008, j’ai rejoint Francis Kurkdjian et Marc Chaya à l’aube du lancement de Maison Francis Kurkdjian où j’ai pris en charge la direction marketing. J’ai accompagné cette aventure pendant sept ans avec passion. Totalement absorbée par ce projet, je n’osais alors envisager une aventure plus personnelle, bien que je réalise aujourd’hui en avoir toujours rêvé.

COMMENT EST NÉ LE PROJET “BRUME ORPIN“ ?

D’une longue réflexion entamée il y a une vingtaine d’années, qui s’est finalement cristallisée dans une réflexion de mon fils de 3 ans qui un jour m’a demandé « qu’est-ce qu’il y a dans le parfum ?” J’avais des préoccupations écologiques, comme tout le monde, mais cette interrogation m’a obligé à m’intéresser de près à l’origine des huiles essentielles. J’ai constaté qu’elles étaient déconseillées à la femme enceinte ou allaitante et à l’enfant de moins de trois ans. 

PAS MAL DE MARQUES REVENDIQUENT DÉJÀ LA NATURALITÉ. COMMENT COMPTEZ-VOUS VOUS DÉMARQUER ?

Brume Orpin explore une approche de la “naturalité” qui va au-delà des attentes habituelles ou des réglementations en vigueur. J’ai commencé à lister les ingrédients biodégradables, c’est-à-dire qui se décomposent naturellement et rapidement dans l’environnement, sans laisser de résidus toxiques, qu’on pouvait sourcer localement (en France, en Europe et autour du bassin méditerranéen). Chacun d’entre eux se devait d’être collecté de manière éthique et responsable. Il m’a fallu 18 mois de recherches pour construire cette palette alternative d’ingrédients.

VOUS N’UTILISEZ DONC AUCUNE MOLÉCULE DE SYNTHÈSE ?

Bien sûr que si ! La chimie verte et en particulier les biotechnologies permettent aujourd’hui de synthétiser des molécules naturellement, en passant par exemple par des réactions enzymatiques.  

COMBIEN D’INGRÉDIENTS ENTRENT FINALEMENT DANS LA COMPOSITION DES PARFUMS DE LA GAMME ?

Moins d’une cinquantaine. Ce sourcing resserré présente évidemment une certaine contrainte. Leslie Gauthier, parfumeuse chez Symrise, a accepté ce défi et a réussi à composer une première collection de cinq parfums qui répondent à l’exigence esthétique et de performance que nous nous sommes fixés dans le cahier des charges pour la maison.   

QUELLE EST L’ORIGINE DU NOM BRUME ORPIN ?

L’orpin est plante de rocailles et de murets que je cultivais, petite fille, dans le jardin alpin de ma grand-mère. Cette plante extrêmement florifère au feuillage bleu-vert incarne une forme de résilience qui convient bien aux engagements de cette maison. Le mot “brume”, que j’ai voulu lui associer, fait plutôt référence au paysage du Nord, région dont je suis originaire. 

LE FLACON RÉPOND-T-IL AUX MÊMES EXIGENCES ENVIRONNEMENTALES QUE LES FORMULES ?

C’est le verrier Pochet qui a fabriqué ce flacon à l’apparente simplicité, inspiré par l’amphore antique. Le verre est majoritairement issu de sable de l’Oise et de verre recyclé avant d’être teinté dans la masse afin de protéger les parfums de la lumière. Le bouchon, lui aussi biodégradable, est fait à partir de la caséine de lait.

L’ÉTUI EST PARTICULIÈREMENT ORIGINAL, À PARTIR DE QUELLE MATIÈRE EST-IL FABRIQUÉ ?  

Il s’agit de liège qui vient des forêts éco-gérées du Portugal. Les récoltants prélèvent l’écorce sans blesser l’arbre. Ce matériau noble s’expanse sous l’effet de la chaleur pour former cette boîte dense et résistante, fabriquée dans les Landes, qui ne nécessite pas le moindre point de colle. Elle est recouverte d’une peinture verte biosourcée et conçue à partir d’algues bretonnes.

COMMENT VOS ENFANTS REGARDENT-ILS CETTE MAISON ?

Ils sont très intéressés par ce projet et collectionnent même les échantillons (rires). Ma fille, qui est au CP, dessine le flacon et s’entraîne à écrire les noms des parfums : ODENUI, THEOR, ORATOA… Je suis fière qu’ils puissent tous les deux se parfumer avec mes créations.

Brume Orpin est vendue au Printemps Haussmann à Paris, au Printemps Marseille Les Terrasses du Port et sur le site de la maison : brume-orpin.com

Partager cet article