Portrait : Jean-Claude Ellena

En 1963 Jean-Claude Ellena n’a que 16 ans lorsqu’il rentre comme laborantin dans une maison de parfumerie de Grasse. Ce fut le début d’une longue et prestigieuse carrière. La Fragrance Foundation France vous propose un portrait de ce grand parfumeur, aujourd’hui directeur de création olfactive de la Maison de Parfum LE COUVENT.

Jean-Claude Ellena

Quel est votre plus vieux souvenir olfactif ? 

Des biscuits à l’odeur de vanille un peu moisie dans une boite en fer blanc que j’allais voler dans le placard de la cuisine. J’avais quatre ans et c’était l’odeur de l’interdit. 


Comment êtes-vous devenu parfumeur ? 

Pour connaitre mon père – qui était parfumeur et taiseux – en débutant comme ouvrier dans une usine Grassoise produisant des matières premières pour la parfumerie


Comment se déroule votre processus de création ?

Je ne le sais pas encore, car cela voudrait dire que la création est un procédé, donc elle peut être industrialisée.


Y-a-t-il des matières premières que vous affectionnez particulièrement ? Pourquoi ? 

NON. Les matières premières sont comme des briques de construction ou des couleurs. Paradoxalement, Il faut se libérer de tout affect, de toute émotion pour une matière, pour créer de l’émotion.


Quelle est la signature dans vos parfums ?

Présence et élégance, clarté et légèreté. 


Que préférez-vous dans votre travail ?

L’acte de création , Le Faire.


Pourquoi et comment un parfum vous attire ?

Par son style, son écriture et l’histoire qu’il raconte.


En tant que créateur, quelles sont vos influences ? 

Tous les Arts

Où puisez-vous votre inspiration ?

L’inspiration n’existe pas, elle ne peut pas être programmée. Il faut être ouvert à saisir une idée et la transformer en parfum.

Et sinon ?

Une chanson qui vous trotte dans la tête : Celle entendue en ouvrant le poste de radio ce matin. 
Un lieu à (re)découvrir : La Provence des collines et des montagnes
Un film à (re)voir : Brève rencontre de David Lean
Un livre à (re)lire : Un roi sans divertissement de Jean Giono
Une phrase trop utilisée : quand il y en a plus, il y en a encore.
Un objet à ajouter à sa valise : Mon rêve est de voyager sans valise
Une expression qui vous résume : quand il n’y en a plus , il y en a encore ( des idées) 
Vous auriez rêvé d’être : C’est un rêve qui m’est étranger
Vous auriez rêvé de voyager avec :  un livre . 
Le parfum que vous auriez aimé créer : Diorella de Dior
Une habitude « inavouable » : Manger des harengs comme une otarie

Si vous étiez …

Une plante ? un jasmin
Une destination ? La Provence des collines et des monts
Un morceau de musique ? Valse noble et sentimentale de  Maurice Ravel
Une œuvre d’art ? Une aquarelle de J.M. Turner. 
Un animal ? un chat
Une heure de la journée ?  L’aube
Une couleur ?  Le bleu

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