Le Japon, source d’inspiration olfactive infinie

On dit souvent que les japonais ne se parfument pas, qu’ils n’aiment pas le parfum. Mais la société de composition Takasago nous prouve le contraire. Le Japon regorge de plantes à parfums et d’odeurs insolites qui inspirent les parfumeurs.

Connaissez-vous le sumehara ? « C’est un mot japonais qui exprime le fait de déranger les autres avec une mauvaise odeur » explique Mathilde Girardon, marketing manager fine fragrance chez Takasago. Une preuve, s’il en fallait de l’importance de l’odorat dans la culture japonaise. 

Yuzu, matcha, sakura (cerisier en fleur)… les marques de parfums s’inspirent en fait régulièrement d’éléments végétaux issus du Japon. On connaît moins le genmaicha, mélange de thé vert et de riz soufflé ; le citron Kikuchi aux accents de thym ou le chêne mizunara. De même on a déjà probablement goûté et senti le saké, aux effluves vifs et rosés mais on sait moins que le Japon a également une marque de whisky réputée, le Nikka Pure Malt. Takasago a retranscrit son parfum si spécial aux accents tourbés et cuirés.

Les chercheurs et parfumeurs de l’entreprise ont également eu un accès à la végétation de l’île Rebun, au nord d’Hokkaido et à celle de l’archipel Ogasawara dans l’océan Pacifique. Ils ont pu l’immortaliser grâce à la technique du headspace – une captation de l’air parfumé autour de la plante, sans abîmer le végétal. « Cette harmonie entre l’homme et la nature fait écho à l’inspiration originelle de Tadaka Kainosho (le fondateur de Takasago), une quête de beauté vertueuse… » explique la maison japonaise. Parmi les fleurs dénichées : le nihon suzuran, un muguet de montagne avec des tonalités rose litchi ou le tsuru ajisai, un hortensia aux accents de fleurs blanches et de banane.

Pour certains headspaces, l’équipe de Takasago Japon a obtenu de légères variations dans les profils olfactifs de plantes ou de fleurs et a travaillé avec les parfumeurs pour choisir les plus intéressants.

La maison de création s’est aussi intéressée à des odeurs issues de la culture et de l’art de vivre japonais. Le kodo, cérémonie de l’encens où l’on « écoute » les senteurs. Mais aussi le tatami, ce revêtement de sol traditionnel confectionné à partir de pailles de riz fraîches. Un headspace floral rosé santalé en a été créé et a inspiré la parfumeure Karine Dubreuil Sereni pour composer le parfum Nuit Tatami de Kenzo.

Entre fleurs endémiques et ingrédients méconnus, le Japon offre une multitude d’inspirations olfactives pour s’évader sans bouger.

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